750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'un passionné de la rive droite
8 mars 2010

Entretien avec Thierry Valette (Clos Puy Arnaud) : (1)

Clos Puy Arnaud, un nom qui brille actuellement dans les cieux castillonnais… cependant qu’il s’agit d’une montée au firmament récente.

I)                  Faisons connaissance :

Ö       Qu’est-ce qui a été déterminant dans votre décision d’abandonner votre vie parisienne pour la vigne ?

Des vendanges, il me semble… en 1987 ou 1988 à château Pavie. J’étais sur la remorque du tracteur qui ramenait les raisins cueillis à la main, je regardais le ciel et le soleil couchant et je me suis dit , il faut que je quitte Paris.

Ö       Votre entrée dans le monde du vin, vous a-t-elle amené naturellement à modifier les traditions castillonnaises ou au contraire à les maintenir ?

Les traditions castillonnaises , à mon humble avis, il n’y en avait pas ! Du moins du point de vue du vin. En fait, il y avait des précurseurs comme Régis Moro, Philippe Carille et Franck Lapeyronie qui tentait dans les années 90 de sortir des cuvées plus élaborées. Puis il y a eu l’arrivage de St-émilionnais, dont Neipperg, Derenoncourt ?, Perse, Bécot etc. Moi je suis arrivé à ce moment là.

Ö       Quelles grandes figures du monde du vin vous ont-elles marqué ?

Peter Sichel (pour sa culture et son avertissement qu’il fallait rester connecter avec les marchés et le consommateur), Jean Paul Valette à Pavie qui m’ a transmis son amour du métier de vigneron, François Mitjaville qui m’a accueilli pour mon BTAO et qui a été le premier agitateur de la rive droite, Maryse Barre qui m’a tendu la main à château Pavie Macquin et qui m’a ouvert sur la culture biologique et biodynamique. Elle m’a aussi permis de rencontrer Stéphane Derenoncourt qui travaillait là. Stéphane m’a conforté dans l’idée que de grands terroirs existaient à Castillon et qu’on pouvait y tenter l’aventure. Il a aussi été ma première grande influence sur le rapport au terroir et à son expression dans un vin. Enfin dans les dernières années tous les confrères de Biodyvin parmi lesquels Alain Moueix, Jean Louis Trapet et plus globalement l’école bourguignonne….Un mot aussi, pour Anne Calderoni, qui depuis 2005 a beaucoup aidé ma démarche (tant en biodynamie que dans l’élaboration du vin)

Ö       Qu’est-ce qui vous a amené dans le monde du vin ? Est-ce fortuit ?

Pas du tout fortuit, je suis une quatrième génération de Valette qui fait du vin. Cela dit j’ai tenté plus jeune de m’échapper de cette tradition pour tenter une vie d’artiste qui reste quelque chose d’important pour moi encore aujourd’hui.

Ö       Pensez-vous que la difficulté d’être vigneron aujourd’hui est telle que l’on peut parler de vocation pour ceux qui se lancent dans ce métier ?

Indéniablement il faut avoir le feu sacré, si possible un peu de sous de côté et beaucoup de confiance. Je crois que si je n’avais pas décidé d’aller vers la culture biologique et la biodynamie, je n’aurai pas eu l’envie de persévérer dans ce métier

Ö       Quel parti tirez-vous des critiques œnologiques ? Sont-elles ou non un guide ?

Alors là, cela dépend totalement d’où elles proviennent. Il y a les critiques qui pèsent lourd sur le marché (celles qui influencent les gros opérateurs). Celles-là, franchement, elles ont acquis un tel poids que l’on ne peut que les redouter et puis il y a de nombreux journalistes professionnels ou amateurs (par le biais des blogs) qui sont de vrais passionnés et qui m’étonnent encore par leur passion, leur enthousiasme pour ce que nous faisons. Quand je fais des dégustations avec des gens comme ceux-la, c’est toujours enrichissant car on peut voir les goûts et les sensibilités différentes de chacun, ca fait de vrais rencontres autour du vin qui est produit, qui restent magiques à ce niveau

Ö       A qui s’adressent vos vins en particulier ?

A toute personne qui recherche de l’énergie dans la nourriture et le vin. La première médecine, la philosophie commence par le rapport à la nourriture et à la nature. C’est le besoin fondamental de l’être humain

Ö       Plus généralement, vous considérez-vous comme un grand amateur de vins ? Votre oenophilie privilégie-t-elle certaines régions, appellations ? Quel est le seul vin que vous emmèneriez sur une île déserte ? Quel est pour vous le vin mythique ?

Non je n’ai pas le savoir d’un grand amateur, je n’ai pas le temps pour çà. Par contre je suis curieux de goûter des vins de partout, de tous les cépages.

Ce qui m’intéresse c’est quand un vin est vivant, expressif, qu’il a de la fraicheur, de la minéralité, qu’il est ancré dans son terroir et ça n’est pas lié à l’origine géographique ni à un quelconque classement. C’est l’alchimie entre le terroir et le vigneron. Et c’est aussi, il faut le dire, très dépendant du rapport qu’entretient le vigneron avec la rentabilité. Pour le dire autrement, les vins qui me touchent le plus sont souvent plus chers que la moyenne mais jamais hors de prix.

A suivre....

20100216_131_CPA

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité