Richard Leroy (Rablay/Layon) : un coeur de lion (7)
Présentation et commentaires d’ Isabelle
Les rendements sur le Clos des Rouliers se situent autour de 25 à 30 hl/ha. C’est fonction, bien sûr, des choix qui sont opérés en terme de rendement selon les millésimes, la qualité du raisin, et évidemment le nombre réel de pieds de vignes, certaines n’étant pas renouvelées. Quant aux Noëls de Montbenault, ils ont des rendements calculés selon un maximum de 30 à 35 hl/ha. Pour le 2007, on est plutôt à 30…
Richard explique :
« 2007 a été pour le Clos des Rouliers une année chaotique.
Le mois d’avril cette année-là était chaud. On se serait cru en été. Il y a donc eu un départ de végétation, mais suite aux orages le mildiou s’est annoncé.
Or, conformément à ma pratique habituelle, je ne voulais par traiter avant juillet. J’ai donc laissé faire. Hélas, dès mon retour de vacances, au mois de mai, je me rends compte d’une avancée de ce mildiou. Je mets donc 200 grammes de cuivre… mais mon appareil casse, au bout du seizième rang. Bon an mal an, j’arrête tout ! et j’attends.
Du coup, le Clos Rouliers a d’abord été vendangé pour cette première partie. La seconde (les douze derniers rangs, où quelques deux ou trois taches étaient apparues heureusement pour ne pas progresser) n’était pas mûre, trop serrée, entre 10°5 et 11°. Ça ne montait pas, j’ai encore patienté. C’est alors qu’il y a eu un dessèchement en arrière saison et un passerillage ; on est monté jusque 14°5 et 15°, voilà d’où vient le 2007 ! »
Clos des rouliers 2007 (titre à 14°7.. on ne le sent pas ! c’est extrêmement bien construit sec ! »
Un nez exprimant une belle mandarine et peut-être un peu de noisettes… Jolies interpellations par conséquent.
La bouche a un côté fleurs qui rebondit en milieu de bouche (un milieu suave, tendre…), et qui clôt une finale gagnant alors en complexité en raison d’impressions de pommes et d’amertumes assez étonnantes. La tension obtenue des acidités la rend minérale, droite et pleine de fraîcheur.
Montbenault 2007
Odeurs démultipliées de noisette intense, de caramel, de miel, d’orange et de pomme au four.
La bouche ne se dépare pas de sa corpulence même si elle est transportée par une attaque franche, dotée d’une belle acidité. Pour ce 2007, on retrouve les amers perçus dans le Clos des Rouliers. Il s’agirait d’un caramel amer, caramel brûlé. Saveurs d’enfance, complexes, originales.
Commentaires de Daniel
Le Clos des Rouliers 2007
La robe est légèrement dorée, le nez évoque avec une bonne intensité la truffe blanche, le citron, la poire fraichement ouverte ; la bouche est délicate, et associe, avec justesse une vivacité indéniable, et une bonne maturité de fruits, la fine texture charnue, dans le milieu de bouche, étoffe fort bien le vin, dans une construction longiligne. Le vin est frais, élégant, à la palette aromatique bien définie (agrumes et truffes blanches), dans une finale étirée aérienne et minérale. Noté:15,5
Les Noëls de Montbenault
La robe est dorée, l’olfaction est avenante, avec une dominante de fruits blancs( pommes et poires ), de coings bien mûrs accompagnés de notes de marron glacés, un peu caramélisés(élevage); de la rondeur ,dès l’attaque, dans une bouche bien structurée, plus compacte que celle du Clos des Rouliers, les saveurs fruitées se mêlent aux arômes issus de l’élevage sans déséquilibre, l’acidité gustative donne, tout au long de la dégustation, beaucoup de fraîcheur, la finale est persistante, avec une légère sensation tannique, fruitée, tonique, d’une bonne intensité, encore un peu marquée par l’élevage : un beau vin à attendre un peu. Noté : 16