Le temps des Primeurs 2006
Chaque année, je me réjouis de goûter ces vins» nouveaux», même s’il faut se livrer à de longues séances de dégustation, chaque jour.
Comme j’ai la chance de n’être qu' un dégustateur lambda, je suis soumis au même régime que les négociants, cavistes, restaurateurs (etc.), ceux qui ne bénéficient pas d’échantillons sélectionnés; et c’est très bien ainsi. Qui plus est, avec le temps, et grâce à l’avantage d’habiter dans la région de production, j’arrive à bien connaître les propriétés qui proposent un échantillon sincère, qui correspondra à ce qu’il y aura dans la bouteille après la mise. Contrairement à ce que l’on peut lire sur le net, peu de producteurs maquillent leurs échantillons ( parmi les nombreux vins présentés ), et certaines différences observées après la mise sont, souvent des conséquences dûes à l’élevage (proportion de bois neuf, nature de la chauffe, etc.), pour les propriétés dont l’honnêteté ne peut pas être mise en cause.
Déguster en primeurs, ne consiste pas, pour ma part, à adouber une politique tarifaire des vins vendus en primeurs qui pourrait être exagérée et rédhibitoire pour les acheteurs, comme elle l’a été avec les vins du millésime 2005.
Même si les prix sont déterminés par la qualité du millésime, associée aux notes de Robert Parker et à l’environnement de la propriété (renommée, alignement sur le tarif du voisin à qualité égale, etc.), les propriétaires profitent de cette semaine pour prendre le pouls du négoce, et de la filière « vin», et ils ne sont que très peu à fixer leur prix, lors de cette présentation, contrairement à des idées qui circulent sur la «toile «, les décisions tarifaires se font beaucoup plus tard, et les premières «sorties« des propriétés les moins spéculatives, donnent souvent la tendance, qui peut certes être amplifiée pour certains crus, avec comme toujours des exceptions pour confirmer la règle.
Bref, une semaine passionnante, et la possibilité de se faire son propre avis, en fonction de ce que l’on souhaite avoir dans son verre, et de faire ses achats en conséquence, si les prix le permettent.