Château Guadet-Saint-Julien , et Clos de l'Oratoire dans le millésime 1998

Les lecteurs anglophones pourront lire la traduction sur webflakes (Diary of Lover of right bank), avec quelques billets de décalage... Lire ICI

Aujourd’hui, je propose une comparaison, en parallèle, de deux vins de Saint Emilion du millésime 1998. Nous avons ouvert une bouteille du château Guadet Saint Julien, qui s’appelle château Guadet tout court depuis le millésime 2005, et une autre du Clos de l’Oratoire. Deux vins de style et de terroir différents, plus classique pour Guadet situé sur la bordure nord du plateau calcaire, et plus moderne pour le Clos de l’Oratoire, avec des formations sableuses, reposant sur un substrat argileux (molasses du Fronsadais).

Les vins ont été dégustés sans mise en carafe sur une durée de 48 heures. Guadet-Saint- Julien s’est fort bien présenté dès l’ouverture, et est resté à son meilleur niveau ensuite. Le Clos de l’Oratoire, à la palette aromatique plus épanouie, est encore marqué par un élevage qui n’est pas encore fondu, et qui n’est pas suffisamment intégré aux autres composants du vin

Saint Emilion : Guadet-Saint-Julien 1998

La robe est très soutenue à assez profonde de teinte rubis, avec des reflets sanguins. Le nez intense et séduisant évoque les cerises et leur noyau (non ternies par le vieillissement), les épices douces, avec des notes de truffes noires et de léger tabac. La bouche est allongée, les tannins fins, mûrs et ciselés sont enrobés par une chair soyeuse, le centre offre un corps fuselé, d’une bonne densité, rehaussé de fruits gourmands. La finale est très persistante, élancée, élégante, fraîche, tout en conservant un beau toucher de bouche soyeux, soulignée par des fruits expressifs et épicés, des notes de truffes noires et d’humus. Noté 16,5, note plaisir 17,5

Saint Emilion : Clos de l’Oratoire 1998

La robe est profonde, de couleur pourpre à sanguine, L’olfaction est nette et expressive, avec des arômes intenses de cerises noires et de mûres, de boite a épices, avec des notes de réglisse, et de sous bois ; l’élevage est encore bien marqué et pas encore fondu. La bouche est veloutée, charnue, le milieu de bouche est sphérique et dense, agrémenté de fruits très expressifs et d’épices. La finale est très persistante, très soutenue, d’une bonne fraîcheur, mis en valeur par les saveurs décelées à l’olfaction, avec des notes amères et astringentes dues à l’élevage qui n’est pas encore intégré. Note potentielle 16,5 (si l’élevage se fond harmonieusement), note plaisir 14,5