Domaine A. et P. de Villaine, Bouzeron. Le chai... et dégustation des millésimes 2008, 1996 et 1987
La structure du vin se fait grâce à l'acidité. Autrement le vin est mou.
Or, avec le réchauffement climatique, l'acide peut être dminuée. Mais l'aligoté a une acidité naturelle, toujours présente et il s'articule autour des fruits. Il a de la souplesse.
Il a une énergie beaucoup plus importante que le chardonnay donc, il est élevé dans les foudres en bois mais les vins ne sont pas faits à la cave. Si là on intervient trop, alors on a raté quelques chose…
Paradoxalement, la bourgogne s’est mise à proposer des vins très jeunes. Or, naturellement les vins de Bourgogne nécessitent quatre, cinq à six ans avant que l’on puisse sentir quelque chose et donc, ils nécessitent l’élevage en bois.
La difficulté est dans la qualité des barriques.
On sait que Vauban a permis la replantation de chênes. Et aujourd’hui la France n’a jamais eu d’aussi belles forêts. Les surface arables ont diminué. D’ailleurs, il n’y aura aucun moyen de nourrir la population qui arrive. En France nous avons les chênes sessiles ou le chêne rouvre, à veine bouché. Ils ont comme inconvénient de pouvoir se fendre à tout moment...
Alors, certains vignerons n'hésitent pas à prendre des bois qui viennent de Hongrie ou de l'E.U.
Notre sélection de bois est donc drastique et nous élevons en foudre ou en fûts, avec des moyennes d'âge élevées. Nous limitons les doses de soufre.
Pierre de Benoist, pour illustrer son propos nous apporte trois bouteilles:
D'abord, il nous fait goûter son Bouzeron 2008
Nez floral, côté miel, brioche, fruits… côté calisson d’Aix, avec l’odeur du melon, de la pêche et du nougat.
Noisette également
La bouche est grasse, belle suavité, acidité profilée, belles élongations de la finale, peu d’amertume, aucun élevage ressenti, la bouche présente le goût du levain, le miel et quelques saveurs iodées
Ensuite le Bouzeron 1996
dont les notes florales, au nez, étoffent le fumé, se combinent avec des odeurs de miel, de thé, et de tisane. Le goût de la pomme, assez typique de l'aligoté est extraordinairement frais. Juteux. Il n'est donc évidemment aucune trace d'oxydation, en dépit de l'âge du vin.
La bouche est d'une grande douceur dès l'attaque. L'acidité point en milieu de bouche pour permettre de faire éclore une finale fruitée extrêmemnt fraîche, au goût de la pomme granny, de la pêche blanche. Des traces ou des impressions minérales persistent par le goût de la cendre ou de la créosote. Une belle finesse et une belle distinction de saveurs.
Le Bouzeron 1987 présente des notes beurrées, citronnées, et un léger caramel. Le toasté est présent, fin, agréable, presque brioché.
La bouche est tendue, nerveuse, d'une belle fraîcheur. Des amers nobles dès le milieu de bouche se combinent aux impressions salines de la finale. Les fuits agrumés sont diserts, multiples et agréables. Un vin d'une belle élégance qui conserve toute sa jeunesse.
Isabelle