Châteauneuf du Pape : Beaucastel 1998, et Hermitage : Marc Sorrel : Le Greal 2006
Pour accompagner le faisan, j'ai sélectionné deux vins rhodaniens ( nord et sud) qui se sont très bien comportés avec le plat (un peu plus de justesse avec Beaucastel 1998, compte tenu de son évolution).
J'ai donc ouvert ma dernière bouteille de Beaucastel 1998 que j'ai trouvée un peu moins qualitative que les précédentes. La finale n'avait pas l'harmonie des flacons précédents, avec notamment des notes d'amertumes ( présentes ici et absentes auparavant).
Le Greal 2006 est une bouteille enthousiamante, avec une palette aromatique éblouissante (fruits intenses et d'une jeunesse étonnante), un très belle texture très veloutée, du volume en milieu de bouche, et une finale longue et luxuriante sans manquer de fraîcheur. Même si le milieu de bouche n'a pas la densité et la concentration de la même cuvée dans le millésime 2007, ce millésime 2006 offre aujourd' hui un très grand plaisir à tous les stade de la dégustation.
Le faisan est mariné plus de vingt-quatre heures dans du vin rouge épicé de cumin et de muscade, de laurier et de thym, et agrémenté de plantes bulbaires. Lors de la cuisson, au four et recouvert, les pigeons sont très régulièrement arrosés de cette marinade à laquelle un foie gras cru mixé est ajouté. Il s'agit d'un cuisson lente et à basse température. L'arrosage de la chair se fait en moyenne toutes les vingt minutes. Au dernier moment les faisans sont découverts pour parfaire le rôti et la température est élevée à 180° quelque dix minutes avant de servir.
Châteauneuf du Pape : Beaucastel 1998
La robe est soutenue grenat à orangée au bord du verre. Le bouquet expressif évoque les cerises mûres, les petites baies noires, les épices variées, avec des notes de roses, de légères épices et un peu viandées. La bouche est élégante et soyeuse, avec un corps, plein et dense doté d'une chair bien formée et agrémenté de fruits épicés. La finale est longue, d'une bonne tenue, veloutée, aromatique et complexe, avec des notes d'amertumes en ultime sensation. Noté 17 (94/100).
Hermitage : Marc Sorrel : Le Gréal 2006
La robe est assez profonde, rubis à orangée sur le disque. Le nez est intense avec des arômes de fruits noirs (cassis dominant), de cerises, d'épices variées ( dont un léger poivre fin), avec des notes sanguines et d'herbes aromatiques. La bouche est foisonnante, pleine, charnue, très veloutée, avec un vin occupant pleinement le palais, d'une bonne densité, rehaussée de fruits très éloquents et d'une grande jeunesse. La finale est longue, dotée d'une fraîcheur de bon aloi, d'un bon maintien (très légère fermeté), restant veloutée, très expressive et persistante. Noté 17,5 (95/100)