Des vins de la Côte Rôtie, de l'Hermitage, et de Châteauneuf du Pape pour accompagner un lièvre à la royale
Vient donc le lièvre à la royale. Je le présente toujours en tranche et recouvert de la sauce faite avec la marinade et beaucoup de nos convives ont à peine terminé leur assiette qu'ils réclament une deuxième tranche.
Sur le lièvre nous choisissons de mettre les deux Châteauneuf, et sur le fromage, nous mettons le fromage. Il s'agit de chèvre frais, tout droit égouttés venant d'une ferme qui les travaille excellemment bien. Pour accommoder le fromage, je propose sel, poivre de Java, huile d'olive du Gard - artisanale - et sauge à l'ail.
Les invités accommodent selon leur envie... Les deux Côte Rôtie fonctionnent à merveille avec mon assiette : j'ai épicé de poivre de Java et versé un filet d'huile tout simplement.
C'est une multitude de desserts qui est proposée : sorbet de faisselle à la myrtille, tuile de fraise chantilly de fruits rouges et salade de fruits rouges, tarte à l'amande, tarte aux pommes et pruneaux...
Quelques canelés pour accompagner les cafés et les tisanes...
Les vins ont été dégustés à l'ouverture, puis mis en carafe deux heures avant le service. Les commentaires sont ceux de la deuxième dégustation.
Châteauneuf du Pape : Beaucastel 1998
La robe est soutenue, de couleur rubis à pourpre légèrement évoluée au bord du verre. Le bouquet est expressif avec des arômes de cerises, finement kirschées, de peties baies noires (cassis et mûres) d'épices douces, de chocolat, et de bouquet d'herbes de Provence. La bouche est très élégante avec une texture soyeuse, dotée d'une chair bien formée et délicate, dense, et ample dans un centre rehaussé de fruits avenants finement épicés. La finale est longue, soyeuse, d'une bon maintien, hamonieuse, persistante et complexe . Noté 17,5, note plaisir 17,5
Châteauneuf du Pape : Domaine Charvin 2005
La robe brillante est assez profonde de teinte sanguine. L'olfaction est pure et expressive avec des arômes de cerises mûres, de fraises des bois, de boite à épices, avec une élégante note végétale et de menthol. La bouche est veloutée, charnue, corsée et dense, relevée de fruits éloquents finement épicés. La finale est longue, bien tenue par des tannins un peu plus fermes enrobés par une chair délicate, bien équilibrée, harmonieuse, persistante (très jeune dans son expression aromatique). Note potentielle 17,5, note plaisir 16,5
Côte Rôtie : Gérin : Les Grandes Places 2005
La robe est très soutenue à assez profonde de couleur pourpre à légèrement sanguine. Le nez ouvert évoque de nombreuses épices (dont le poivre) la réglisse, avec au deuxième plan des fruits noirs, et des notes de net poivron, et légèrement fumées. L'attaque est franche, le vin prend modérément d'étoffe dans un centre, finement charnu, plus épicé que fruité. La finale est étirée par une fraîcheur assez vive (même vive dans le contexte du millésime), avec des tannins très finement enrobés, et une palette aromatique soulignée par des épices, quelques fruits rouges, et des notes poivronnées. Noté 14,5, même note plaisir. A l'aveugle nos hôtes ont évoqué un vin médocain d'un millésime très océanique
Hermitage : Marc Sorrel : Le Gréal 2006
La robe est profonde de teinte sanguine. Le bouquet est intense avec des arômes de cassis, de baies de sureau, de boite à épices (dont un poivre fin) de fine réglisse, d'herbes aromatiques séchées, et des notes fumées. La bouche est très veloutée, les tannins fins et mûrs se trament dans un corps , ample, dense, et d'une élegante concentration rehaussé d'expressifs fruits épicés. La finale est longue, pure, d'une très bon maintien ( tannins bien enrobés), veloutée, harmonieuse (fraîcheur présente), aromatique et persistante. Noté 17,5, note plaisir 17