Louis Sipp : Riesling : Kirchberg de Ribeauvillé 2010, et Pessac-Léognan : Malartic Lagravière 2000
Les deux bouteilles ouvertes et commentées dans ce billet se sont montrées très bonnes et seront certainement excellentes dans quelques années.
Le Riesling 2010 (domaine Louis Sipp) est issu du Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé. Ce Grand Cru est exposé sud, sud-ouest, avec une pente plus accentuée vers le village éponyme, il est bien ventilé par les vents venant des Vosges. Du point de vue géologique, ce secteur a été le siège d'un champ de failles à rejet vertical dominant découpant en damiers et faisant affleurer les différents étages géologiques post Permien du début d' Ere secondaire. Le substrat est constitué en aval par les les marnes dolomitiques du trias et les dolomies du Muschelkalk inférieur, et en amont sont présentes les marnes dolomitiques et gypsifères du Muschelkalk moyen. Sur ce socle reposent des sols très caillouteux et un complexe argilo-limono-sableux d'épaisseur 60 à 100 centimètres. Des terroirs très favorables au cépage Riesling.
Ce riesling 2010 s'est très bien goûté, il est très sec et caractérisé par une nette fraîcheur, qui met en exergue les fruits, avec une finale allongée et très saline. Il gagnera en complexité dans cinq bonnes années.
La famille Bonnie qui a acquis en 1997 le Château Malartic Lagravière a élaboré pour son troisième millésime plein (2000) un excellent vin qui évolue très favorablement. Encore marqué par un élevage assez sensible dans les bouteilles dégustées précédemment, cette dernière bouteille commentée dans ce billet offre un élevage quasiment totalement fondu avec les séduisantes qualités attendues : tannins fins, texture soyeuse, fruité avenant et allonge. Il sera à son meilleur niveau pour son vingtième anniversaire.
Alsace : Louis Sipp : Riesling : Kirchberg de Ribeauvillé 2010
La robe or clair est brillante. Le nez expressif évoque le citron, l'orange, de délicates épices douces, le naphte modéré avec des notes de mine de crayon et de fleurs séchés. La bouche est fraîche, construite, dense et serrée, finement charnue et fruitée. La finale est longue, avec une légère sensation « tannique », tonique, très fraîche ( un peu vive), soulignée par des agrumes frais et des notes épicées, très saline et salivante en ultime sensation. Noté 16, voire une peu plus dans cinq ans, note plaisir 15,5
Bordeaux : Pessac-Léognan : Malartic Lagravière 2000
la robe est assez profonde de couleur pourpre sans signe d'évolution. Le bouquet est bien ouvert avec des arômes de cassis et de baies de sureau écrasés, d'épices variées ( dont un léger poivre noir), nuancés de notes fumées et florales. L'attaque est soyeuse, le vin se développe dans un corps dense et concentré avec élégance. La finale est longue, fraîche, tenue par des tannins un peu plus impressifs restant enrobés, persistante, avec une très légère pointe d'amertume qui s'estompera. Noté 16/ 16,5, note plaisir 15,5