Dégustation de vins de la Côte Rôtie : millésimes 2006 et 2007 à l’aveugle (2)
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J’avais l’intention depuis quelques temps, de mettre à l’aveugle un vin suisse de grande qualité en face des syrahs du Rhône nord. La cuvée syrah vieilles vignes 2006 de Simon Maye et fils a été incorporée à cette série, en annonçant aux dégustateurs la présence d’un vin pirate. Cette bouteille a parfaitement tenu son rang, et a été très appréciée par tous les participants. Il ne s’agissait pas de démontrer sa supériorité par rapport aux vins du Rhône nord, puisqu’elle n’était pas opposé aux ténors de l’appellation (les parcellaires de Guigal, Rostaing, Delas, Gerin, etc). Il convient de signaler qu’aucun participant n’a spontanément trouvé ce vin pirate.
Les IV Saisons 2007 de Didier Gérin, regoûté 24 heures plus tard ne s’est pas amélioré, il présentait le même léger manque de netteté. La Côte-Rôtie 2006 de René Rostaing est restée égale à elle-même, quant au vin de Simon Maye, il a été bu lors du casse croute qui a suivi la dégustation.
Didier Gérin : Les IV Saisons 2007
La robe est légèrement évoluée au bord du verre, le nez un peu réduit laisse à l’aération des arômes d’épices variées dominantes, agrémentées de note florales, de fourrure et de légers fruits. La bouche est souple, la structure est allongée, avec un corps fuselé, très finement charnu, rehaussé de fruits épicés d’intensité moyenne. La finale est élancée, fraîche, avec des tannins un peu plus fermes très légèrement astringents, épicée (poivre), avec des notes florales et de fruits, ponctuée par de légers amers, et une légère touche animale. Note plaisir 14,5, moyenne du groupe 13,83
Suisse : Simon Maye et fils : Chamoson : Syrah vieilles vignes 2006
Le bouquet est expressif et séduisant, avec des arômes de fruits noirs (dont le cassis), la cannelle, le poivre raffiné, l’encens, la violette, avec des notes légèrement truffées. La bouche est élégante, très veloutée, presque soyeuse, les tannins racés et mûrs se trament dans un corps, plein, assez dense et charnu, soulignée par des fruits purs et d’élégantes épices. La finale est très persistante, d’un beau velouté de texture, savoureuse et complexe (baies de sureau, cerises, poivre, cannelle, violettes) . Note plaisir 17,5, moyenne du groupe 17
René Rostaing : Côte-Rôtie 2006
La robe est à peine évoluée au bord du disque, l’olfaction est nette et bien ouverte, avec des arômes de cassis, de mûres, de poivre, et des notes de lard fumé. La bouche offre une chair bien formée qui enrobe des tannins fins et mûrs, corsée avec une bonne charpente dans un centre velouté, fruité et épicé. La finale est persistante à très persistante, fraîche, assez puissante, avec des saveurs de cassis cuit, de myrtilles, d’épices douces, de léger poivre, et des notes fumées et de très léger café. Note plaisir 16, moyenne du groupe 15,41