Fronsac : La Grave et Haut-Carles dans le millésime 2005
Les lecteurs anglophones pourront lire la traduction sur webflakes (Diary of Lover of right bank), avec quelques billets de décalage... Lire ICI
Lors de Portes Ouvertes à Fronsac, nous avons eu l’occasion de déguster des vins de Paul Barre (Château la Fleur Cailleau et La Grave), pionnier de la biodynamie dans le Bordelais.
Nous n’avons pas été aussi séduits que d’autres amateurs ou certains professionnels par l’ensemble des cuvées produites. Les élevages ne nous ont pas paru d’une grande netteté. Cette semaine nous ouvrons une bouteille de La Grave 2005, et un flacon de Haut Carles 2005 pour comparer.
Ces deux millésimes sont très tanniques, d’autant plus que les terroirs de Fronsac ont tendance à exacerber les tannins.
D’une coté nous avons un vin assez brut de décoffrage, et de l’autre des recherches de maturité plus abouties pour dompter les tannins (voir les commentaires). Les vins ont été mis en carafe et dégustés sur 3 jours, ils se sont mieux présentés après 24 heures, sans bouger jusqu’à la fin de la dégustation.
Fronsac : La Grave 2005
La robe est profonde, avec des reflets de teinte sanguine. Le nez est net et assez ouvert avec des arômes de cerises, de cassis, des épices variées, et des notes très légères d’élevage. L’attaque est pleine, les tannins sont mûrs, le milieu de bouche est ample, très solidement charpenté par des tannins fermes, modérés par une chair fine, agrémenté de fruits mûrs, d’une bonne expression. La finale est allongée, sérieusement tenue par des tannins un peu plus rustiques, d’une bonne fraîcheur, fruitée, épicés et réglissée. Noté 15, note plaisir 14,5. A attendre au moins cinq ans
Fronsac : Haut Carles 2005
La robe est profonde, avec un liseré de couleur violine. L’olfaction est nette et intense, avec des arômes de soupe de fruits noirs (dont la cerise noire), de boites à épices et des notes de zan, avec un élevage de qualité en retrait. L’attaque est énergique ; de nombreux tannins mûrs et très serrés enrobés par une chair de bon aloi se trament dans un corps très plein, dense, et très sphérique, rehaussé de fruits épicés intenses. La finale est longue, assez veloutée, puissante, bien équilibrée par une acidité gustative «mûre », soulignée par des saveurs très expressives, de fruits, d’épices douces, de réglisse, et une note de truffe noire. Noté 16,5, note plaisir 15,5. A oublier en cave entre cinq et dix ans pour les amateurs de vins à maturité