Bordeaux fête le vin : Dégustation de vins de la rive droite (fin)
Cette dégustation offre un panel regroupant un ensemble de vins des appellations Fronsac, Pomerol, Saint Emilion, et les satellites de Saint Emilion. Il n’est pas surprenant d’observer une qualité hétérogène, dans la mesure où les conceptions du vin, la notoriété des crus, la notion d’une viticulture qualitative, les traditions, les conditions économiques, ne sont pas toutes partagées de la même façon dans un métier artisanal et souvent individualiste. Dans ce vaste territoire viticole qu’est le Bordelais, secoué par des crises cycliques (10.000 hectares de vignes programmés à l’arrachage depuis 2005), certains producteurs n’ont pas encore conduit les réflexions nécessaires pour s’adapter aux exigences et aux goûts d’aujourd’hui.
Montagne Saint Emilion : Couey 2008
La robe est assez profonde, avec des reflets de couleur violine. Le nez un peu fermé, évoque discrètement les fruits rouges. La bouche est droite, avec des tannins légèrement enrobés par une chair très fine, l’acidité gustative, un peu vive, , donne du tonus à la finale et aux fruits, mais déséquilibre un peu le vin. Noté 13
Pomerol : Le Bon Pasteur 2007
La robe, de couleur pourpre à rubis est très soutenue, l’olfaction élégante et expressive, avec des arômes de cerises, de mûres, nuancées de fines épices, de notes florales, et d’élevage de qualité. La bouche est veloutée, avec des tannins fins habillés par une chair délicate, le vin se fait plus rond, dans un centre rehaussé de fruits avenants. La finale est bien dessinée, d’une bonne persistance, soulignée par des fruits juteux, légèrement épicées, et des notes d’élevage en retrait. Noté 16
Saint Emilion la Confession 2008
La robe est assez profonde, de couleur sanguine, le nez net et assez ouvert évoque les petites baies rouges (dont la cerise), avec des notes florales et de léger élevage. La bouche offre des tannins fins, mûrs bien enrobés par une chair de bon aloi, le milieu de bouche est bien construit, avec un corps bien formé et velouté. La finale est persistante, fraîche, élancée, rehaussés des fruits avenants, avec des notes florales et d’élevage. Noté 16
Lalande de Pomerol Vieux Château Gachet 2004
La robe est assez soutenue, de couleur grenat, avec des signes d’évolution au bord du disque. Le nez évoque des arômes de tabac d’humus, avec des notes de fruits évolués. La bouche est souple, assez linéaire, les tannins sont fondus, la finale, à l’envergure modéré, fait la part belle aux arômes tertiaires. Noté 12,5
Fronsac : Château de Carles 2006
La robe est soutenue de couleur sanguine, l’olfaction est assez fermé, avec à l’agitation des arômes de petits fruits rouges. La bouche est assez veloutée, les tannins sont mûrs, un peu plus fermes dans un centre construit un ton au dessus de l’attaque. La finale, de longueur normale, est fraiche, assez fruitée. Noté 13,5 un vin un peu fermé qui devait être plus séduisant dans deux ou trois ans.