Pomerol et Saint Emilion s'invitent à table
Le retour d’un temps frais en Gironde, est propice à l’ouverture et à la dégustation de vins de Bordeaux. Pour accompagner des viandes de bœuf, en grillade ou en sauce, j’ai ouvert deux vins de la rive droite. Un Pomerol, âgé d’une quinzaine d’années, dont j’avais bu quelques bouteilles, au cours des cinq dernières années, il s’est comporté brillamment. Le vin de Saint Emilion du millésime 2000 a tenu ses promesses, trois à quatre années de plus en cave vont apporter un supplément de complexité et de séduction.
Saint Emilion : Clos de l’Oratoire 2000
La robe est presque saturée, avec un liseré de couleur sanguine à rubis, le nez, bien ouvert évoque les cerises noires, la mûre sauvage, le bouquet de fleurs, les épices, avec des notes de réglisse, et une pointe de chocolat. La bouche est veloutée, avec des tannins très fins, très finement texturés dans un milieu de bouche au corps fusiforme, pleine et charnu, avec des saveurs fruitées séduisantes et soutenues. La finale, d’une bonne fraîcheur, est élancée, soutenue, avec des saveurs fruitées nettes, accompagnées d’épices douces, de réglisse et des notes de cacao amer. Noté 16,5, note plaisir 17
Pomerol : Gazin 1995
La robe, de couleur pourpre à rubis est légèrement évoluée au bord du disque. L’olfaction est intense et complexe : vieilles roses, violettes, fruits en bocaux ( cerises et leur noyau ) boite à épices ( dont le safran), humus et terre remuée, et des notes sanguines. La bouche est veloutée, portée par des tannins fins, finement enrobés, les sensations sont ascendantes dans une construction curviligne, le centre est plein et bien en chair, rehaussé par des fruits plus jeunes et plus frais que ceux décelés à l’olfaction. La finale est étirée, persistante, fraîche, pur dans son dessin, mise en valeur par des fruits mûrs et expressifs, de fines épices, et des notes de truffes noires. Noté 17, note plaisir 18. La meilleure bouteille bue à ce jour dans ce millésime.