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Journal d'un passionné de la rive droite
7 août 2013

Isabelle a rencontré Hélène Thibon (Mas de Libian) Suite...


Les lecteurs anglophones pourront lire la traduction sur webflakes (Diary of Lover of right bank), avec quelques billets de décalage... Lire ICI

 

 

Mas de Libian : entretien avec Hélène Thibon

 

enfilade_de_bouteilles_avec_effet_noir_et_blanc

 

 

III- Le terroir : principe d’une biodynamie…

 

* Qu’est-ce qui vous a amené à passer d’une culture raisonnée à une philosophie biodynamique ? Quelles en ont été les difficultés ? Les profits ?

Nous nous sommes toujours positionnés en terme de culture biologique extrêmement précise et dans l’esprit biodynamique. Le passage à la biodynamie n’a été qu’un saut de plus. Des difficultés ? Oui, celles qui ont consisté à être accompagné par un conseiller qui convenait. Il a été question de Pierre Masson et de D. Massenot, conseiller-formateur indépendant, dont l’activité est centrée sur un travail de raisonnement de la fertilisation des sols.

 

* Pensez-vous que certains terroirs soient plus à même que d’autres pour adopter les principes biodynamiques ?

Certains terroirs plus propices que d’autres ?

Non, tous les sols doivent être valorisés, dans le sens de leur « redonner vie ». Certes, il se peut qu’il y ait des sols en meilleure santé que d’autres dès le départ. Si tous les sols étaient travaillés en bio qu’est-ce que l’on se porterait mieux ! Car là, on se prend des tas de saloperies.

Bien sûr, notre façon de procéder suscite des critiques, mais on ne les entend pas ! Nous, on est à l’extérieur…

 

* Comment se manifeste dans vos cuvées la recherche d’une expression de terroir ? Croyez-vous en la minéralité du vin ?

On peut travailler à la recherche d’une plus belle expression de terroir, et l’exemple est celui de la Loire, où le terroir peut être reconnu à l’aveugle.

On doit travailler religieusement sa terre. Je suis panthéiste

La minéralité, oui ! Elle se sent !

Je sens les vins qui sont en bio. C’est un goût et une sensation…

Nous avons toujours été en bio. Selon une culture un peu hippy, soixante-huitarde très forte.

On fait tout à la pioche, et il y a 25 ha ! Car le labour est exécuté avec le cheval puis avec une charrette. C’est le décavaillonnage, mais ça reste un travail grossier qu’il faut finir à la main : le piochage !

 

 

 

IV- La vinification

 

Il est évident que des efforts portés à la vigne doivent nécessairement aboutir à un grand savoir en cave.

* a) Quels ont été vos choix en matières d’élevage ?

En matière d’élevage, nous faisons nos assemblages à la cuve…

La vinification est souvent un travail qui est idéalisé.

Quand on rentre un beau raisin en cave, moins de travail en cave.

Nous effectuons donc un tri à la vendange ; on veut les mêmes raisins que l’on aurait à table.

 

* b) Pensez-vous qu’il faille respecter une tradition en matière d’encépagement dans l’intérêt des meilleures expressions variétales ?

Dans l’intérêt des expressions variétales ? Non, on ne doit pas forcément rechercher l’expression variétale, mais plutôt le terroir.

Par exemple, la syrah doit exprimer assez fort le galet roulé ! Quant au mourvèdre et au grenache, ils sont des buvards de terroir… !

En fait, je considère la vigne comme un tuyau d’arrosage qui fait passer le terroir, et je recherche à travers mes vins que la nature a donné sans la trahir.

 

* Quelle est selon vous la meilleure expression de la syrah ? Comment et par quels procédés cherchez-vous à valoriser cette expression ?

Les parcelles sont situées sud/sud-est et pour les syrah, plutôt plus au Nord. Elle nécessite le palissage, le porte-greffe, présente de petits rendements, taille en gobelets…

H_l_ne_Thibon

V- L’avenir de Mas de Libian…

(ou impressions personnelles)

 

Quelle est l’image que vous souhaitez donner de vos vins ? A quelle clientèle s’adressent-ils ?

L’image que l’on veut donner est celle de vins faits avec sincérité, passion, une image de vignerons qui s’adressent à tous. On ne veut pas que l’on sente le travail qui a été fait derrière. Le vin doit s’adresser à tous, en fait on veut donner l’image d’un vin de terroir…

On fait des vins d’états d’âme, pour des moments différents de la vie. Plein de vins différents qui peuvent correspondre aux différents états d’âme.

 Qu’a pu apporter comme éclairage pour la vigne la biodynamie que l’on rencontre au Domaine du Mas de Libian ?

Le passage en biodynamie a été simple.

Déjà on produit notre miel, notre huile d’olive…)

On est passé en biodynamie quand on a eu le sentiment qu’il nous manquait quelque chose.

On avait plein de questions et on n’avait pas les réponses.

On cherchait autre chose, on était face à un mur et on n’avait pas de solution. Et un jour, on a trouvé, notamment lors de la dégustation des vins de Guillemot !

 

La biodynamie restitue une plus forte personnalité.


* Les décrets d’application de l’AOC sont-ils parfois sclérosants quant aux applications et liberté d’expression du goût pour un vigneron ?

Les décrets ont été refondus, sont applicables depuis novembre 2008.

Nous nous en éloignons progressivement. Mais nous ne nous en écarterons pas complètement. Il faut savoir qu’ils sont pensés par les plus grandes propriétés viticoles qui y trouvent leur compte.


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