Visite à Grand Pontet (4)
Le chai, la vinification et l’élevage.
Si
tous les travaux menés à la vigne sont manuels, c’est afin d’obtenir ce qu’il y
a de plus précis quant à ce qui est recherché au niveau de la qualité du
raisin. Il est question d’être le moins interventionniste, de respecter
l’équilibre du sol.
Ainsi,
en 2003, la vigne en raison des dispositions naturelles qu’offre le terroir de
Grand Pontet n’a-t-elle pas souffert.
Pour
2010, selon Pascal Lucin, le millésime se présente bien. La vigne est en
déficit hydrique pour autant elle ne souffre pas.
L’encépagement
est constitué de vieilles vignes, et les rendements sont bas. Les sols étant
riches, il n’est donc pas fait tomber trop de raisins.
C’est
pratiquement un travail à la « bourguignonne » qui est adopté – celui
qui permet de conserver au mieux la pureté du fruit ; deux tries, éraflage au
maximum…, pas de foulage, élevage sur lies fines pendant toute la durée de
l’élevage, et pas de soutirage.
L’extraction
se veut mesurée, d’abord tablée sur la durée ( de 30 à 40 jours) et dans le
respect de son processus naturel, puis par arrosage une fois par jour du
chapeau de marc.
Quant
au remontage mécanique, il n’est pas réalisé, ou très peu, car pour préserver
au mieux les qualités du raisin il est tenté de vinifier avec le plus de
douceur possible.
Les
malolactiques ne sont pas forcément faites en barriques neuves : elles
sont menées en cuve sur trois à quatre jours (cuves classiques thermorégulées)
et le moût est ensuite mis en barriques - après élimination des lies grossières
– soit neuves ou soit d’un ou deux vins selon une proportion équitable de 50/50.
Grand Pontet dispose de 7 à 8 cuves ; pour mener à un bien un travail
parcellaire. Les jus de presse sont toujours assemblés et élevés en barriques
neuves, du tonnelier Saury.
Il
est élevé alors six lots de vin séparément qui lorsqu’ils sont satisfaisants,
sont remis en cuve pour l’assemblage juste avant la mise en bouteille. Une
légère filtration est alors effectuée.
La
cave est climatisée, d’une température de 17° et d’une hydrométrie à 75%.
Le
choix de la tonnellerie s’est reporté sur le tonnelier autrichien Stockinger.
Pascal Lucin apprécie beaucoup dans cette marque de fabrique la qualité d’un
tonneau pour l’élevage, et « non pas pour le maquillage ».
Selon
lui, Stockinger est un grand tonnelier dans le sens où il n’est pas du tout
senti l’apport du bois, et pour 2010, le souhait serait de pouvoir passer de 35
à 40% de barriques Stockinger contre 30% actuellement.
Les
autres barriques sont issues des factures Raymond, Taransaud, Ermitage de
Berthomieu et Darnajou.
Isabelle