Visite à Grand Pontet (1)
Prélude 1
L’après-midi
était caniculaire. Pas une feuille ne bougeait sur la cime des arbres. La
terrasse de notre maison girondine avait l’avantage d’être presque totalement
ombragée. La chaleur appelait à une légère somnolence. Zouzou S se laissait
aller à rêvasser dans sa chaise longue et ses pensées devaient naviguer comme
toujours entre l’imparfait et le plus-que-parfait.
La
sonnerie du téléphone résonna. Zouzou S saisit le combiné et j’entendis la voix
de stentor d’Albert*.
« Alors
les tourtereaux, c’est terminé la belle vie, la bronzette et les roucoulades.
J’ai lu sous la plume d’un critique français que le château Grand Pontet
produisait des vins dignes d’intérêt, surtout dans les derniers millésimes.
Je
vous donne quinze jours pour vérifier le bien-fondé de ces écrits et vous me
faites un rapport circonstancié."
L’ordre
comme d’habitude était net et précis et n’exigeait aucune discussion.
Adieu
le doux farniente et la cure d’eau minérale entrecoupée tout de même de quelques
verres de Sauternes à la tombée de la nuit ou de vins de Bordeaux ou du Rhône
pour accompagner les grillages au barbecue aux sarments…
J’appelai
mon contact à Saint Emilion et rendez-vous fut pris avec Pascal Lucin le directeur technique de la propriété.
Albert Dubois de la Forest de Tronçais dit le "Tonneau",
notre patron, qui nous avait envoyés
en Loire en décembre 2009.
Daniel (XY 33)