Richard Leroy (Rablay/Layon) : un coeur de lion (6)
Les vins en bouteilles
Présentation et commentaires d’Isabelle.
L’année 2008 pour Richard a été catastrophique ; une production de seulement 3 hl/ha !!
Richard, selon une déontologie et des préceptes drastiques qu’il s’applique (« Je ne trompe pas le client, je ne veux pas tromper sur la matière première », « Quand on veut faire plus que ça ne vaut, on fait pire »), vit donc ce millésime avec difficulté mais aussi avec philosophie. Sur son métier, il en tire quelque enseignement…
« J’ai appris beaucoup de choses en 2008, nous dit-il. J’avais pensé un temps faire du négoce, racheter et vinifier seulement. Mais je me suis rendu compte que se contenter uniquement de la vinification, c’est « surfer » sur le vin. Or, il faut savoir quand il y a une difficulté… »
Après nous être rendus sur Montbenault, effectivement, Daniel et moi avons pu mesurer l’incongruité pour Richard d’une démarche qui le tiendrait à l’écart des vignes. Son attachement à Montbenault est tout simplement viscéral. A l’arrière du véhicule, en plus des bouteilles apportées (pour la suite de la dégustation, au grand air), ce sont des outils qui le narguent. « Quand je vois mes vignes, l’envie me taraude de les toucher. Je voudrais tailler ! »
Revenons à 2008…
Pour Richard, c’est un millésime « gigantesque »… ! Enfin, nous, nous dirons que ses vins sont gigantesques !
Clos des rouliers 2008
Le verre répand un parfum presque entêtant de miel et de mandarine.
La bouche, décuple des saveurs de pomme fraîche et de citron jaune, rendant d’autant plus tranchant et tendu son maintien – d’une belle densité - que l’acidité lui accorde une assise naturelle, pas trop manifeste, sous-jacente, au moins jusque la finale, émoustillée de fait, qui exalte la douceur du citron jaune.
Les Noëls 2008
présentent une densité olfactive nette de fleurs, puis une bouche sur des notes… légèrement fumées, et amères de citron. Vin oxymorique qui décline force et suavité, corpulence et souplesse, en raison de la finesse du bouquet : fleurs blanches, mandarine, miel floral. La finale est d’une belle éloquence, joliment agrumée…
Commentaires de Daniel
Le Clos des Rouliers 2008
La robe offre une teinte finement dorée, dans les tons clairs; l’olfaction est nette , séduisante, avec des arômes d’agrumes, de tilleul, de poires et de coings, la bouche est élégante, d’une grande finesse, la palette aromatique est précise, avec une dominante de fruits blancs (poires et pommes), le centre est caractérisé par une texture plutôt serrée, bien mise en exergue par une acidité « mûre », qui tend le vin, dans une finale parfumée, persistante, longiligne dans son dessin, et minérale. Noté 16
Les Noëls de Montbenault 2008
La robe est dorée plus soutenue que celle du Clos des Rouliers, l’olfaction, d’une bonne intensité, est pure, avec des parfums de truffes blanches, de citron, de poires William, accompagnés de notes florales. Beaucoup de présence dès l’attaque, un vin riche, à la palette aromatique séduisante et expressive, le milieu de bouche est plein, souligné par une chair délicate, l’impeccable acidité perceptible, dès l’ attaque, caractéristique des sous-sols siliceux, par son caractère transversal, porte le vin dans une finale allongée, à la texture fine et dense, très persistante, tonique, aux fruits rutilants (agrumes dominants), légèrement marquée par l’élevage qui se fondra rapidement. Noté 17+