Saint Emilion : Mangot Cuvée Todeschini 2010, Liban : Musar 2003, Saint Estèphe : Meyney 2005
Lors d'un déjeuner rapide chez Joseph à Puisseguin, j'ai dégusté à l'aveugle deux vins ( Smith Haut Lafitte et Trévallon 2001 ) nettement contaminés par les phénols volatils (existant sous les formes : 4-éthyl-phénol ou 4-éthyl-gaïacol). Devant les difficultés de Joseph à appréhender ce défaut, je lui ai proposé de faire une dégustation chez nous dédiée à étudier ce sujet. André s'est chargé de faire un exposé préalable à partir de son billet publié sur son blog : http://vitineraires.blogspot.com/2015/08/brett-ou-pas-brett-la-est-la-question.html .
Nous avons ensuite goûté trois vins contaminés par les éthyl-phénols ( Antoine Sanzay : Les Poyeux 2012, Roc d'Anglade : Réserva Espécial n°5, et Le Vin de mon Père 2012 : Vin de France) . Nous avons pu ainsi balayer un large spectre d'arômes déviants tant au nez qu'en bouche (écurie, fiente de volatiles, gouache, produits pharmaceutiques, camphre, entre autres ) qui se sont avérés être didactiques pour Joseph.
Après cet éloquent pensum, nous nous sommes rincé la bouche avec un excellent Riesling Mulhforst 2017 du Domaine Mader, que j'évoquerai ultérieurement, avant le déjeuner .
Pour accompagner un coq au vin, quelques fromages et une mousse au chocolat nous avons ouvert les vins suivants :
Château Mangot Cuvée Todeschini 2010 apporté par André ( donc à l'aveugle pour Joseph et moi) mis en carafe une bonne heure avant la dégustation, a été très apprécié : aromatique, velouté, charpenté et long
Château Musar 2003 (Liban) proposé par Joseph ( une heure et demie en carafe ), à l'aveugle pour André et moi est un grand vin : complexe, très expressif, dense, long, intense, et harmonieux
J'ai fait goûter à mes compères également à l'aveugle Château Meyney 2005 (Saint Estèphe) mis deux heures en carafe qui a bien montré un profil, plein, ample, fruité, velouté, et allongé, mais un peu moins précis que les vins précédents. Un vin également apprécié par nous trois.
Saint Emilion : Château Mangot : Cuvée Todeschini 2010
La robe est profonde rubis à grenat près du disque. Le nez est expressif et avenant avec des arômes de petires baies noires (cassis et baies de sureau dominants) d'épices douces, avec des notes de réglisse, et empyreumatiques. La bouche est généréreuse, veloutée, charnue, concentrée, dense et fruitée. La finale est longue, intense, tout en restant veloutée, fraîche et aromatique. Noté 16,5, même note plaisir.
Liban : Château Musar 2003
La robe est soutenue, grenat à orangée au bord du verre. Le bouquet intense et complexe évoque le cassis mûr, les épices orientales, le tabac blond, avec des notes de pruneau, de réglisse, et d'oranges sanguines. La bouche offre une chair bien formée et très veloutée enrobant des tannins fins, elle est corsée, profonde, consistante, agrémentée d'éloquents fruits épicés. La finale est longue, soyeuse, impactante tout en restant élégante, harmonieuse, très expressive et complexe. Noté 17,5, même note plaisir
Saint Estèphe : Château Meyney 2005
La robe est profonde, rubis à grenat sur le disque. L'olfaction est bien ouverte avec des arômes de cassis, de boite à épices, d'humus , de tabac, et des notes de réglisse et sanguines. La bouche est énergique, puissante, avec des tannins bien enrobées par une chair de bon aloi et veloutée, rehaussée de fruits mûrs. La finale est allongée, d'un bon maintien, fraîche, appuyée, veloutée, avec une palette aromatique suggestive. Noté 16, même note plaisir