Déjeuner autour des vins de Châteauneuf du Pape, Chassagne-Montrachet, Jura passerillé, Crémant de Bordeaux
En raison du confinement de ce printemps, nous avons suspendu au moins jusqu'au mois de juillet nos rencontres, mais nous les avons reprises fin août jusque fin septembre. De ce fait, les billets n'ont donc pas forcément une chronologie, il arrive qu'ils détaillent des repas qui ont eu lieu avant le mois de novembre. En l'occurrence, celui-ci, réalisé à l'occasion de l'anniversaire d'un ami.
L'objectif annoncé dès le départ était de mettre deux châteauneuf du millésime 2007, car nous venions de recevoir des palombes. Précisons que l'ouverture de la chasse a été échelonnée à partir du 13 septembre et le 15, c'était pour tous gibiers. Ayant des amis qui connaissent notre goût pour la cuisine d'oiseaux sauvages ( palombes, grives, faisans, perdrix, etc.), nous en bénéficions toujours grâce à leur générosité et nous en faisons profiter tous ceux qui sont amateurs autour de nous.
Crémant de Bordeaux : Château Turcaud
La robe jaune pale est brillante, avec un cordon de bulles fines. La bouche est élégante, assez dense, longiforme, fruitée avec une délicate effervescence. La finale est étirée par une fraîcheur présente et bien dosée, tonique, avec une palette aromatique fruitée dominante. Noté 15, même note plaisir
J'ai fait des mises en bouche assez traditionnelles, pour les lecteurs qui nous suivent. Des rouleaux de jambon au roquefort, des toasts aux anchois de Collioure, et des pruneau farci au foie gras et graines de fenouil.
L'entrée a été cuisinée par notre invitée. Il s'est agi d'un bouillon de légumes oubliés, d'une raviole de langoustine, et de foie gras. Le plat est magnifique, et nous avons apprécié le Morey-Coffinet sur ce bouillon.
Chassagne-Montrachet : Morey Coffinet : Premier Cru : Les Caillerets 2014
Une moitié de bouteille a été mise en carafe une petite demi-heure avant le service
La robe or vif est brillante. L'agitation accentue des arômes de fruits blancs ( poire et pêche) d'agrumes, de fleurs blanches avec des notes d'infusions, de noisettes, d'amandes, et une pointe de vanille. La bouche est dense, bien en chair, très veloutée, avec de l'amplitude dans un milieu de bouche fruité. La finale est longue, tendue, d'une fraîcheur de bon aloi, aromatique, et saline . Noté 17, note plaisir 16,5
Sur les palombes, nous avons hélas vécu une déception avec Le Clos des Papes. Le nez était parasité de notes peu avenantes, voire pharmaceutiques, et la bouche était décevante, avec une aromatique plutôt éteinte, sanguine et animale.
Nous avons donc ouvert un autre Châteauneuf, qui hélas n'a pas bénéficié des mêmes conditions de préparation, et qui n'a pas été du millésime 2007.
Châteauneuf du Pape : Domaine de La Mordorée 2007
Deux heures de carafe avant le service
La robe est profonde, sanguine à rubis. L'olfaction est expressive avec des arômes de pruneaux, de cerises kirschées, de boite à épices, d'herbes aromatiques, et des notes de réglisse, de chocolat et café léger. La bouche est riche, concentrée, veloutée et charnue agrémentée d'éloquents fruits épicés. La finale est longue, avec une texture veloutée, d'un bon maintien, très expressive, avec une légère sécheresse tannique en ultime sensation. Noté 17, même note plaisir
Pour remplacer une bouteille de Châteauneuf du Pape Clos des Papes 2007 sévèrement phénolée, j'ai ouvert un Châteauneuf du Pape du Domaine de La Janasse vieilles vignes 2005.
Châteauneuf du Pape : Domaine de La Janasse vieilles vignes 2005
Mise en carafe une demi-heure avant le service, et servi autour de 14°C
La robe est assez profonde grenat à légèrement orangée au bord du verre. Le bouquet intense évoque les cerises mûres, les petites baies noires , les épices douces, les herbes de Provence, les roses, avec des notes cacaotées et de menthol.La bouche est intense, profonde, dense, avec du volume, une chair délicate et veloutée, rehaussée d'expressifs fruits épicés. . La finale est longue, soutenue, très expressive, complexe, d'une bonne harmonie à cette températute de service. Noté 17,5, note plaisir 17
Avec le fromage, affiné dans les caves du Château Fleur de Roques, et venant des brebis d'Eric Guttierez, nous avons poursuivi bien évidemment les rouges, mais sur le dessert, nous avons opté pour un vin liquoreux.
Le dessert était une nage de chocolat blanc aux agrumes et une mousse de mascarpone au caramel balsamique. L'accord était simple, conventionnel, et surtout ce qui compte c'est qu'il respectait tout à fait l'esprit du vin.
Bénédicte et Stéphane Tissot : Spirale 2011
Moût de raisin partiellement fermenté issu de raisins passerillés ( cépages blancs 80%, cépages rouges 20%)
La robe offre une teinte orangée à ambrée Le nez est intense et séduisant avec des arômes d'oranges confites, de fruits secs (raisins de Corinthe et dattes) de pralin , de noisettes grillées, et de miel. La bouche est très charnue, presque grasse, concentrée et volumineuse, sans lourdeur, soyeuse, avec d'expressifs fruits confits. La finale est longue, intense, très aromatique, complexe, avec une fraîcheur qui contrebalance avec harmonie la grande richesse en sucres. Noté 17,5, même note plaisir