22 novembre 2018
Paul Ginglinger : Riesling Drei Exa, Saint Emilion : La Voûte 2012, Fronsac : La Rousselle 2010
De retour de notre séjour alsacien, nous reprenons le cours de nos dégustations dans notre domicile girondin.
Après une petite quinzaine de jours de repos en cave, nous avons eu envie de déguster un Riesling Drei Exa 2016 du domaine Paul Ginglinger pour accompagner des Saint Jacques fraîches à l'unilatéral qui commence à arriver régulièrement sur les étals des poissonniers.
Encore un très bon riesling : expressif, frais, précis, allongé, et salin, qui s'épanouira un peu plus dans deux ou trois ans pour ceux qui auront la patience de l'attendre un peu.
Château La Voûte 2012 (Saint Emilion) que nous avions encore bien goûté il y a deux ans a perdu de sa superbe d'une point de vue aromatique. L'élevage domine un fruit discret même si la texture assez veloutée reste agréable. Le vieillissement ne lui a pas été favorable en si peu de temps, sur cette question de la qualité de la palette aromatique.
La Rousselle 2010 (Fronsac) offre un très bon potentiel. C'est un vin qui exprime bien la richesse et la concentration de ce millésime 2010 qui a aussi la qualité d'équilibrer cette richesse par une fraîcheur de bon aloi. La finale a encore besoin de s'affiner un peu. Un vieillissement de cinq ans apportera plus de plaisir à la dégustation de ce vin dans ce millésime.
Conditions de dégustation
Les vins ont été goûtés , comme d'habitude, en deux fois : une première dégustation après avoir ouvert et épaulé la bouteille une heure auparavant et une deuxième 24 heures plus tard, après conservation en cave fraîche (bouteille rebouchée).
Alsace : Domaine Paul Ginglinger : Riesling Drei Exa 2016
La robe jaune pale est brillante. Le nez bien ouvert évoque les agrumes mûrs ( citrons et oranges) le tilleul, la camomille, avec un souçon d'épices. La bouche est délicatement charnue en attaque, le vin se développe droit dans une construction allongée, d'une bonne densité avec des fruits éloquents. La finale est élancée, tonique, fraîche, aromatique, saline avec une fine sensation crayeuse (texture). Noté 16, note plaisir 15,5
Saint Emilion : Château La Voûte 2012
La robe est assez profonde de teinte sanguine. L'agitation laisse au premier plan des arômes d'élevage de qualité (fin moka) avec des notes de cerises, quelques baies noires et de muscade. La bouche est élégante, finement charnue, assez dense, avec un fruité assez discret. La finale de longueur normale, est assez veloutée, fraîche, avec à la fois des arômes d'élevage, d'épices, et des fruits très discrets . Noté 14, même note plaisir
Fronsac : Château La Rousselle 2010
La robe est profonde avec un liseré de couleur sanguine. Le nez est expressif et mûr avec des arômes de cerises noires, de cassis, d'épices douces, de légère réglisse et d'élevage en arrière plan . La bouche est puissante, concentrée, les tannins fins sont enrobés par une chair bien formée et veloutée. La finale est longue , appuyée, tenue par des tannins plus fermes, expressive, d'une bonne fraîcheur, persistante, avec une pointe d'amertume due à un élevage pas encore complètement fondu.Note potentielle 16/16,5, note plaisir 15,5