Chablis : Thomas Pico : Vent d'Ange 2014, et Terrasses du Larzac : Mas Jullien 2012

Lors d'une dégustation à l'aveugle de vins de Chablis du millésime 2014 en avril dernier, la cuvée Vent d'Anges 2014 de Thomas Pico ne s'était pas bien goûté, le vin était très réduit et la finale comprimée. J'ai donc ouvert une nouvelle bouteille de ce vin, la semaine dernière, pour voir si sept mois de plus en cave lui avaient été profitables.

Le vin a été dégusté en bouteille sur une durée de 24 heures. Il se présente bien dès la première dégustation sans réduction, il est richement doté, mûr et d'une bonne allonge, avec une acidité gustative un peu basse. Le lendemain il est complètement en place (voir le commentaire) avec davantage d'équilibre, et une sensation de fraîcheur plus nette dans la finale. Ce vin demande donc un peu plus de patience pour en profiter pleinement.

La lecture de commentaires qui faisaient état d'éthyl-phénols sur des bouteilles de Mas Jullien 2005, m'ont conduit à ouvrir à déboucher une bouteille non pas du millésime 2005 que je ne possède pas, mais du millésime 2012 pour m'assurer si ce type de déviance n'était pas un phénomène récurrent (en réalité je n'avais q'un léger doute). Le vin a été mis en carafe une heure avant la première dégustation. Il se présente très réduit avec une palette aromatique discrète, mais une bouche qualitative. Le lendemain, subsiste encore une très légère réduction résiduelle, avec une expression aromatique plus soutenue à tous les stades de la dégustation, une bouche qualitative et élégante, et une finale en place (voir le commentaire). Il faut cependant noter que l'aromatique n'a pas encore acquis un caractère franchement sudiste, et que l'équilibre en bouche évoque davantage un vin bordelais.

Chablis : Thomas Pico : Vent d'Ange 2014

La robe offre une teinte or assez vif. Le nez expressif évoque les fruits mûrs (poire et prune jaune) les épices orientales, avec des notes d'infusion, d'agrumes et des notes fumées. L'attaque est riche, très charnue, presque grasse et très veloutée, le centre est assez sphérique et ample, rehaussé de fruits mûrs éloquents. La finale est allongée, dotée d'une texture veloutée et d'une fraîcheur bien proportionnée à la richesse du vin ; elle est très fruitée, persistante, et finement saline. Note potentielle 16,5 note plaisir 16

Languedoc : Terrasses du Larzac : Mas Jullien 2012

La robe est très soutenue à assez profonde de couleur sanguine. L'olfaction laisse entrevoir (verre au repos) une légère réduction résiduelle, l'agitation amplifie des parfums floraux (violettes et fleurs mauves) des petites baies noires (cassis et sureau), des épices variées, avec des notes d'encens. La bouche est très veloutée à soyeuse, les tannins fins et serrés enrobés d'une chair bien formée et délicate, se trament dans un corps allongée et dense, rehaussé de fruits expressifs. La finale est allongée, élégante, avec une toucher de bouche velouté, d'une bonne expression aromatique, et d'une persistance convenable. Note potentielle 16,5, voire un peu plus, note plaisir 15,5.