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Journal d'un passionné de la rive droite
25 juillet 2014

La fontaine de vin (2)

L’amateur des villes et l’amateur des champs.

 

Un amateur de vin, riche collectionneur

Vantait ses Angelus et Romanée-Conti.

Fréquentait beau monde, et dîners organisait,

Somptueux de chères, de Chambolle-Musigny.

 

Un jour, il rencontra un bien pauvre amateur,

Qui de sa cave n’avait que modestes Chablis,

Petit crus Bourgeois, quelques rares Beaujolais,

Qu’il dégustait seul, car il n’avait point d’amis.

 

« Comment, cher ami, se prétendre connaisseur

Sans avoir comme son plus modeste trésor

Quelques-uns des grands crus de notre Côte d’Or !

Nos modestes Pomerol, Petrus et Lafleur !

 

- C’est que je n’ai point vos moyens,  ne suis cador,

Je dois me contenter de mes maigres trouvailles,

Pour boire sans que je me mette sur la paille,

Je me régale, comme un Nabuchodonosor 

 

Qui imagine que sa cave est Babylone,

Qui rêve L’Alsace, Bordeaux, et la Bourgogne,

Et savoure au centuple ses doux breuvages,

Le cœur rempli de joie, l’esprit dans les nuages.

 

- Venez chez moi, à la ville, pour enfin goûter

Ce que c’est que le vin. Viendra d’autres amis »

 

 L’amateur des champs accepta, et se rendit

Chez l’amateur des villes, où braves gens goûtaient

Force vins, moult Champagnes millésimés.

Mais, soudain, l’oreille attentive du campagnard

Perçut critiques et méchantes railleries

Pour Mouton-Rothschild qui n’était que vil pinard

Richebourg affreux et imbuvable Clos de Tart.

 

Moralité

Il ne saurait y avoir de moralité

Des amateurs des villes peuvent être connaisseurs,

Et d’un beau patrimoine vinique les vecteurs.

Les amateurs des champs sont une belle entité

Rappelant que le vin n’est que félicité

Pour qui sait à sa juste valeur l’apprécier.        

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