750 grammes
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Journal d'un passionné de la rive droite
24 juillet 2014

J'ai bu du kloug!

 

 

 

Lors d’une séance de physique chimie, non loin de Bordeaux, j’ai suivi un séminaire sur la flottation et le broyage minéral.

A l’aide d’un sèche-cheveux, il est possible de transformer la goethite en hématite, auquel vous ajoutez de la poudre sèche de mica et de schiste vert et quelques raisins secs broyés. L’ensemble refermente naturellement après dilution, et vous pénétrez pleinement dans les sciences métamorphoviniques !

Au nez, les arômes sont fruités, pommes cuites, noix, cumin, cardamome. La bouche présente une forte volatile (sans doute liée à une fermentation alcoolique incomplète du mica). La finale se clôt sur des notes d’eucalyptus, la rendant fraîche. Un vin vitamino-minéral anthroposophique d’une belle complexité !

 

Notre professeur de chimie nous invite à déguster d’autres nectars. En le titillant un peu de mes longs cils, graissés au ricil volumateur, dans un regard dévastateur, je finis par comprendre qu’il est à ses heures perdues vigneron.

La deuxième bouteille est un vin issu du cépage morphochromatographe ayant bénéficié d’une cristallisation sensible. Le vin est très peu soufré (un peu quand même, il n’est donc pas classé "nature") mais il est stabilisé avec du soufre volcanique.

Au nez, quelques douces odeurs de camphre, de notes pharmaceutiques. Toujours cette bienveillante volatile qui émoustille les narines. En bouche, le vin est d’une réelle complexité aux goûts de pommes fermentées, de tourbe, de vanille, de caramel et d’épices.

 

La troisième bouteille est proposée à l’aveugle. Elle ressemble à du pommeau, au nez comme en bouche. Je propose, lorsque je suis interrogée, sydre de Bordelet. Je fais une énorme bévue qui vexe le professeur. Il s’agit d’une expérimentation qu’il a faite sur un Sauternes, avec du sémillon, comme cépage majoritaire.

 

 

 « Les personnages et les situations de ce récit n’étant pas purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait pas être que fortuite. »

 

Hélas…

 

Quelques grands domaines en Sauternes sont passés en biodynamie et quelques grands autres sont en cours de labellisation. Ce qui ne manque pas de me réjouir, puisqu’à cette philosophie terrienne et viticole préside une éthique humaniste, fondée sur le respect de notre terre, aujourd’hui pour demain, et sur de meilleurs produits sanitaires. Les conduites des vignobles en biodynamie sont menées par des vignerons courageux, qui relèvent le défi de nettoyer plusieurs années d’inconscience herbicide !

 

Il est cependant de ces extrémistes dans ces démarches culturales, des ayatollahs qui desservent la biodynamie, à coup de bons mots pseudo-scientifiques dont les approximations ont provoqué des coups de sang à un certain géologue que j’ai dû maîtriser. Entre deux fous rires me concernant, parce que le coup du vin refermenté à base de minéraux broyés, c’est du vécu ! Non, du kloug !

 

Isabelle

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