Une verticale du Domaine de l'A (2)
Présentation : Daniel
Je n’ai jamais eu l’occasion de faire une verticale ( le même jour) du Domaine de l’A, mais j’ai dégusté tous les vins commentés par Isabelle, dont certains plusieurs fois. A la date de ce compte rendu, le plus impressionnant c’est 2005, un vin total, si je peux m’exprimer ainsi, 2004 est d’un classicisme absolu, dans la mesure où élaborer des vins mûrs est une démarche classique ( vaste programme !!!), j’ai beaucoup aimé 2001, une grande réussite dans le millésime, 2000 dégusté, il y a trois ans, était un peu fermé, mais quel potentiel, 1999 un beau challenge, et réussi, 2007 est très convaincant dans le contexte du millésime, ( encore un vin mûr !), j’ai laissé une bouteille, en vidange, pendant huit jours à 12°, elle n’a pas bougé. 2008, dégusté en primeurs, me plait énormément, j’attends 2009 avec impatience, et optimisme….
Daniel
Commentaires d'Isabelle
Domaine de L'A, 2002
Senteurs melliflues, chocolatées en suspension et décidément florales. La cerise se laisse corrompre par des notes de fruits noirs de sureau ou de cassis.
La bouche, d'une rondeur gourmande (eh oui...), aux parfums tendres et boisés, est nantie de tannins superbes, en voie d'extinction, laissant s'exprimer la sanguinité de la fourrure et la minéralité de l'encre, donnant l'impression de fondu, et lissant une matière d'une dimension constante jusque dans ses prolongements.
C'est beau!
Domaine de L'A, 2001
Exhalaison franche de fraise, de burlat, de rose fanée et de bois de rose. Agrémentée de poivre doux.
Suavité de la bouche, et amplitude d'une chair souple qui dévoile lascivement et doucettement (acidité fine et subtilement élévatrice) des arômes fins, nets et précis de cerise, de réglisse et de poivre de Setchuan, selon le temps vécu d'une finale toujours investie des impressions salines et minérales.
Le grain tannique craquant comme un léger taffetas...
Domaine de L'A, 2000
Animalité et esprit terrien, légère torréfaction pour complexifier un bouquet floral et fruité, éthéré, troublant par les plaisirs d'une odoration d'une grande profondeur.
La bouche est une merveille d'accomplissement : un beau caramel balsamique pour fondre le soyeux des tannins, dans la trame desquels tout est intégré, en place, et offrant en justes rémanences une finale aux parfums séraphiques.
Grand!
Domaine de l’A 1999
La libation fruitée nette de cassis, de framboise, plus exactement de framboise en fleurs ou de toute expression rosacée, d’épices, corsetée d’un boisé dense et miellé s’est voulue réjouissante. Le vin est charnu, très causant, d’une grande amplitude (peut-être de la chaleur…), et, selon moi, propose en avant première la torréfaction décelable plus aisément dans les 2005.
Se confirme la densité d'un boisé remarquable : écorce de chêne, feuilles séchées, tabac, sous-bois... Le goût de la cerise se rapproche nettement du cassis. Floraison fraîche d'un mûrier, également.
Les tannins sont ronds, satinés. Une bouche voluptueuse, à la puissance exponentielle, qui rappelle le goût du noyau dans la finale.