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Journal d'un passionné de la rive droite
16 janvier 2010

Richard Leroy (Rablay/Layon) : un coeur de lion (fin)

Commentaires d’Isabelle

Il est presque quatorze heures lorsque nous terminons la dégustation des Montbenault 2006 et 2005. Le ventre crie famine (enfin, le mien !). Je propose à Richard de poursuivre notre discussion autour d’une table. Daniel et moi voulons l’inviter et nous lui demandons s’il connaît une auberge intéressante. « Bien sûr, répond-il. Chez moi… »

Nos protestations sont à peine entendues. Le retour au village se fait dans la bonne humeur et rapidement nous devons reconnaître que l’accueil chaleureux et les échanges passionnés viennent à bout de notre gêne. Même… nous imaginons avec frayeur ce que nous aurions manqué à refuser cette invitation.

Durant toute la semaine, et en particulier pour la soirée de la Saint Sylvestre, je m’étais appliquée à trouver les meilleurs accords culinaires pour accompagner les vins que Daniel avait apportés. Mais, cette après-midi-là, Richard me donne une bonne leçon ! Il nous apporte un morceau d’anguille fumée de La Loire qui lui provient d’un producteur soignant particulièrement sa pêche et le fumage et un Clos des Rouliers 2002 !

Simplicité de l’accord, succulence des mets… et je dois dire, évidence parfaite des harmonies sur fond régional : d’autant que le vin de Richard exprime l’esprit terroiriste à n’en plus finir. Si l’on convient de déterminisme culturel (il est une réflexion sur les idées sociales et patrimoniales de notre approche gastronomique intéressante à mener…), nul doute que la sommellerie aurait beaucoup à apprendre de la genèse des meilleures alliances issues des rapprochements de produits locaux. De tous les accords mets/vins vécus durant notre « pèlerinage » ligérien, Daniel et moi avons dû convenir que la table de Richard est celle qui en a offert le plus beau, le plus instructif, quant à ce qui s’est réalisé entre cette anguille et le Clos des Rouliers. Magistral, tout simplement…

Le Clos des Rouliers 2002 exhale des odeurs de caramel au beurre salé, de miel, de noisette grillée et d’épices douces. La floraison sèche complexifie le bouquet initial de poires, de pommes et d’agrumes. La bouche, d’une belle suavité, d’une douce rotondité permet néanmoins par l’apport d’une acidité nette, franche, de profiler une finale sur de longs et jolis retours de saveurs.

L’accord avec l’anguille permet de mettre en exergue des impressions iodées (il doit lui rester quelque chose de son enfance… !). Assez surprenant sans doute. Mais le vin exalte la minéralité de la chair du poisson. Inutile de préciser que l’élevage mené subtilement s’associe à la douceur du fumé de l’anguille.

Comme s’il n’était pas suffisamment tard, Richard nous offre encore et encore d’autres bouteilles. Et l’on parle, et l’on rit, et l’on mange… Dix-neuf heures… C’est à regret que l’on se quitte…

Commentaires de Daniel

Il y a toujours ,chez Richard des vins à goûter, pour ne pas dire des vins ouverts, pour faire déguster à ses proches, à son fils notamment, qui commence à s’intéresser à la vigne de près, et puisque le visiteur est là, et bien qu’il déguste aussi ces vins élaborés par d’autres vignerons !!! Car Richard , avant d’être vigneron, est un amateur passionné, il a cette curiosité que n’ont pas toujours les viticulteurs qui se succèdent de génération en génération,et qui ne connaissent souvent que leurs vins ou au mieux celui des voisins.

Nous avons donc dégustés :  Drouin : Montrachet Marquis de Laguiche 1985, Berrux (négoce) Pernand Vergelesses 2007, Lafon : Meursault La Désirée 1995, Domaine de Rochard : Grolleau 2007 .

Je dirai quelques mots sur ces vins ultérieurement. Une dégustation qui a été dominée par le Meursault « La Désirée » 1995 de Lafon.

L’accord entre le Clos des Rouliers 2002 et l’anguille fumée de Loire a été impérial, avec des jeux subtils et évolutifs dans les palettes aromatiques de l’anguille et du Clos des Rouliers : le fumé du poisson, les épices du vin et ses notes salines, se relayant au premier plan grâce  à l’exhausteur de goût joué par l’acidité et les arômes de citron du vin. Des chair délicates (vin et poisson) qui s’épousent ou se complètent avec finesse, et harmonie. Beaucoup de moelleux et de fondu dans cette association poisson-vin en bouche, presque insolente de naturel. Nous nous sommes tus autour de la table, il est des évidences qui appellent le silence.

Le Clos des Rouliers 2002

La robe est jaune dorée, évoluant à la lumière, vers des teintes de tilleul, l’olfaction est pure et nette, d’une bonne complexité, avec au premier plan des arômes de poires fraîches et de truffes blanches, très légèrement en retrait des notes d’agrumes ( citron et mandarine) s’esquissent, accompagnés de touches de fins caramels salés ; le vin est construit avec une grande justesse, alliant un chair fine, très veloutée dans son toucher, une impeccable tension, et une texture serrée, les fruits sont purs et d’une parfaite maturité, avec des saveurs de poires, d’une belle pureté, mises en avant par une acidité qui étire la finale, droite dans son dessin, aux saveurs complexes de fruits, d’épices, et de truffes blanches, minérale en ultime sensation . Noté un presque 17.

20100102_659R_Leroy

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Commentaires
L
Toujours pas emballé après 6 dégustations du Noëls 2004.<br /> <br /> Ce dernier cr est de Pierre Citerne :<br /> Anjou : Richard Leroy « Les Noëls de Montbenault » 2004 – 2/12/09<br /> (100% Chenin) <br /> DS14,5 - PC15,5 puis 14 - LG13,5 - MS14,5 - MF14 . Note moyenne : 14,4<br /> Or assez soutenu. Nez d'emblée expressif, quoique plutôt austère, avec des odeurs qui m'évoquent la bougie, les hydrocarbures, la pomme et la poire séchée. Gras mais tranchant en bouche, de belle allonge, très sec, belle fermeté dans la longue finale. Cette première impression d'un vin austère mais pur, intense, "collant" au terroir, se détériore à l'aération, l'oxygène amenant une perception de boisé rébarbatif au nez comme en bouche. Difficile de se faire une opinion.
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