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Journal d'un passionné de la rive droite
17 décembre 2009

Visite au Tertre Roteboeuf : 20/10/2009

Commentaires d’Isabelle ( partie 2)

« C’est oublier que Bordeaux fait des vins de garde, et qu’un élevage bien mené finira par se fondre avec le temps, en apportant plus de complexité au vin, et en le charpentant davantage. »

Vantant le rôle et ce qu’il appelle les arômes de chauffe que le bois développe, François Mitjavile précisait un paradoxe de goût. Nous pouvons ne pas apprécier les notes d’élevage par ses caractéristiques boisées, mais nous sommes naturellement moins rétifs aux goûts de la braise lorsque nous nous régalons de barbecue. Pourquoi vouloir parfumer la viande d’odeurs et de saveurs de sarments par exemple et refuser que le vin exprime la noblesse du boisé qui le reçoit et l’élève ? La barrique fait partie des usages et de la culture du vigneron, ce dernier sait l’adapter au vin.

L’histoire vigneronne, selon lui, n’est autre que l’histoire d’une pratique qui n’a jamais cessé de s’améliorer. Aidée en cela par l’œnologie. Du fruit, du raisin, et seulement de ce qu’il apporte, doit naître le meilleur vin possible, celui qui sait préserver la typicité du lieu et de son cépage. Les chercheurs oeuvrent en ce sens.

Rien que de très normal de trouver, même dans les millésimes les plus délicats tout ce qui caractérise les meilleures expressions bordelaises. Il rappelle le rôle fondamental du courant océanique, du Gulf Stream en particulier sur la région.

Si on lui parle de réchauffement climatique, il répond que ceux qui en agitent le spectre sont pour beaucoup des idéologues. Il termine la lecture d’un ouvrage de Claude Allègre. Je ne me souviens plus duquel… Il nous en livre la teneur : selon C. Allègre, la température du globe se maintient depuis plus de dix ans déjà. Seules les émissions de CO2 progressent encore. Il est donc un amalgame certain.

En ce matin d’octobre, teinté des couleurs de l’été indien, sur le perron de Tertre qui nous apparaît bucolique, si exotique, … comme si tous les continents du monde se retrouvaient là, Daniel et moi nous méditons…sur les pensées fortes de ce producteur.

Nous en attendons les plus belles réponses au fond du verre…

Au chai, Tertre Roteboeuf 2008

Le nez répand des parfums floraux, fruités de cerise et de fraise des bois, exotiques de clou de girofle et de zeste d’orange pour estampiller un boisé noble et ciré.

La bouche se vit sur ce même panel aromatique, plus incisif toutefois par les notes de girofle et de fruits presque confits, dans un maillage tannique d’une belle facture. L’acidité apparente et progressive donne de la force et du maintien et vibrionne la finale.

Tertre Roteboeuf 2009 (fermentations alcooliques non terminées ; 15°5 lors de la dégustation)

Première approche :

Jolie confiture de mûre, de myrtille au nez, et croquant de la cerise en bouche. La finale apporte quant à elle des notes chocolatées, ou le goût du moka.

Deuxième approche :

L’aération progressive permet de déceler un boisé net, fin et déjà presque intégré. Les tannins s’ils sont bien perceptibles, offrent soyeux et souplesse, et laissent venir des saveurs de gelée de fruits rouges. La bouche se clôt sur le goût du Mon Chéri, sur l’harmonie des équilibres à venir d’un vin bien opulent, vif et frais tout à la fois.

Isabelle

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