Journal d'un passionné de la rive droite

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16 octobre 2009

Quand le Net n'est pas net

Les vins de Bordeaux du millésime 2003 font aujourd’hui l’objet de critiques, tout azimut, de la part d’amateurs divers et variés sur des forums consacrés aux vins.

On y apprend qu’il y a plus d’argiles, en rive gauche qu’en rive droite (la superficie n'est pas, pour moi un argument majeur, c'est l 'analyse et la nature des argiles qui comptent) . L’existence de graves argileuses chez les premiers crus de la rive gauche ou chez les meilleurs seconds ne sont pas à généraliser à toutes les propriétés du Médoc ou des Graves : loin s’en faut !!!

C’est vrai qu’à Petrus ou à Lafleur, les sous sols ne sont pas argileux !!!

A Lafleur quelques grosses graves épaisses reposent sur des sous-sols….  argileux, cherchez l’erreur.

Quant au plateau argilo-calcaire de Saint Emilion, il est comme son nom l’indique…totalement graveleux (humour pour ceux qui ne suivraient pas).

Une méconnaissance totale des terroirs et des sous-sols des appellations de la rive droite, mâtinée de quelques dégustations à l’aveugle dont « l’instant t » prime sur des analyses pertinentes de la nature des vins et de leur potentiel, à moyen et long terme, laisse transpirer l'idée de vins, pas réussis, dans ce millésime sur l'ensemble de la rive droite. Mais comble des combles on finit par apprendre que les vins sont mal nés. Lesquels ? il faut nous le faire savoir, sous peine, pour nous, de mourir idiots !!!

Comme la plupart de ces analystes (de salon pour certains) n’ont jamais dégusté en primeurs (parce que ça triche : mais ceux là nous commençons à les connaître, les tricheurs !!!), on en déduit que les vins sont mal nés, une nouvelle fois !!!

Et si, ma foi, un vin de Bordeaux arrive à avoir un caractère un peu sudiste, voire californien, pour plus de justesse, dans un millésime ultra solaire, ça fait désordre!!

Est-ce imaginable d'avoir des Bordeaux un peu trop languedociens, dont on défend les vertus dans d’autres rubriques ?

Mais passons, si par malheur , au bout de quelques années, le terroir finissait par prendre le dessus sur le millésime( comme sur les meilleurs 1947 ), serait-ce un effet de la magie, ou un miracle de la nature, j’oserai dire souterraine ?. Nous pourrions rigoler abondamment, dans une dizaine d’années au sujet de ces 2003 dans les meilleurs salons où l’on cause.

C’est vrai qu’il n’est pas donné à tout le monde de déguster Cheval Blanc 1947, avec tous ses défauts inhérents à la connaissance œnologique de l’époque, mais l’expression solaire du millésime, aujourd’hui domptée, en fait, malgré ses défauts, un vin d’anthologie.

On apprend que Montrose 2003, à Saint Estèphe est raté, parce qu ' une ou deux bouteilles se goûtent mal (vin refermé sur ce grand terroir de garde dans ce millésime et dans les meilleures propriétés).

Il fallait être sélectif en 2003, ne pas se contenter de suivre les prescripteurs classiques et trop traditionnels. Acheter des vins du millésime 2003 nécessitait pour  pour l'amateur,une véritable démarche personnelle, avec deux axes principaux de réflexion.Bien connaître les propriétés et les façons de faire des techniciens qui les exploitent, s 'intéresser à la nature des sols et des sous-sols, et goûter, d'abord en "primeur", et surtout en bouteille avant tout achat définitif.

Quand on connaît la spécificité des sous-sols de certaines propriétés, et j'ai à l'esprit le cas de la grande variation en hauteur de la nappe phréatique de Vieux Château Certan, il est aisé de comprendre que le millésime 2003 est un des millésimes atypiques, pour l'instant dans l'Histoire de la viticulture bordelaise. L'acheteur se doit d'être sélectif, mais surtout pas impatient, et ne pas s'en laisser compter par les sirènes de dégustations à "la hussarde".

Daniel

Posté par Daniel S à 00:15 - Commentaires [3] - Permalien [#]

Commentaires


  • Fine analyse, Daniel!
    Fallait il croire que, sous prétexte que 2003 était atypique, solaire, cuit, mi-cuit.. que les meilleurs ne passeraient pas par la phase ingrate habituelle généralement située entre 4 et 10 ans d'âge?
    Personnellement, je suis certain qu'après l'évolution actuelle où la plupart passent du stade "Sur le fruit" à celui de vin "atteignant son plateau de maturité", on y verra plus clair. Ceux qui jouissent des terrois les mieux adaptés aux caractéristiques caniculaires de 2003 + les équipes qui auront particulièrement bien travaillé au chai, sortiront alors comme de très grands vins dont nos enfants parleront encore dans 25 ans!

    Posté par Alain Bringolf, 16 octobre 2009 à 17:39
  • Critique

    Daniel s'est "laché" aujourd'hui!
    Excellente critique,au demeurant,de ce que l'on peut lire sur le net,et des approximations écrites sur le sujet consacré aux 2003.
    Oh Daniel!Je suis plus indulgent!
    Mais je ne suis pas expert en géologie comme toi!
    Tu nous en apprendras toujours!
    J'ai pas mal de plaisir avec les 2003 en ce moment,quels que soient les terroirs.Je ne l'imaginais même pas il y a deux ans!

    Posté par Laurent Saura, 16 octobre 2009 à 21:03
  • CRITIQUE

    Alain et Laurent
    J'ai gardé un souvenir décevant de notre dégustation, à l'aveugle, des 2003 du mois de Mars dernier, avec de nombreux vins assez fermés, et peu séduisants, dont Montrose, mais avec des tannins racés, ce qui ne trompe pas sur la qualité du vin. Certains vins ne seront pas de longue garde,je pense à ceux qui nous ont bien plu au moi de Mars, mais d'autres vont braver le temps ( Ausone , Montrose, et Lafite, pour n'en citer que queques uns, et d'autres du plateau argilo-clacaire de Saint Emilion )
    Je ne touche plus à mes 2003, que je considère comme réussis et de garde avant 10 ans.

    Daniel

    Posté par Daniel S, 17 octobre 2009 à 07:52

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