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Journal d'un passionné de la rive droite
6 août 2009

Visite à Canon-La-Gaffelière (2)

Commentaires d’Isabelle : Visite à Canon La Gaffelière : 13/08/2009

Visite commentée par le Comte Stefan von Neipperg

Un credo, qu’il formule dès les premiers pas dans les vignes,

« Tout est mené à la vigne. L’avenir, c’est l’extérieur, puisque les moyens techniques, on les a, mais il faut les utiliser à bon escient. »

Et de citer l’exemple de 2003, millésime difficile s’il en est, où les fortes chaleurs ont entraîné des baisses de l’acide malique et une accumulation des composés phénoliques. Il n’a donc pas été utile de soutirer, le vin ne réduisant pas. Plus exactement seulement deux soutirages ont été menés sur dix-huit mois.

Le travail mené au chai est relativement classique : Après un tri qui se veut naturel (le vent !), la dernière sélection est effectuée par l’homme. (Sera mis en place le tri optique dans deux à trois ans)

Le raisin est mis en cuve, plein et sans foulage. Est effectuée ensuite une extraction au cœur de la fermentation avec pigeage (2/3 du chapeau, 1/3 au dessus) afin de ne pas risquer l’oxydation.

La fermentation est donc plus lente car les grains ne sont pas ouverts. Contrôlée à 20 °, elle dure dix jours et plus en moyenne.

Le plus difficile est la conduite de la vigne

Au niveau des vendanges et des choix à mener, il n’est aucune école, aucune analyse. Nombre de décisions, bien que ne dépendant pas d’aucune maîtrise ou ne relevant d’aucune justification scientifique, sont pourtant adoptées. Parmi elles, le choix délibéré de ne pas forcément éradiquer les maladies des feuilles (des feuilles, la vigne en a toujours assez !). En revanche, les maladies s’attaquant aux grappes nécessitent plus d’implications et d’interventions. Comme le ver de grappe. Curieusement combattu par le thé.

Toutefois cette approche de la vigne ne saurait être biodynamique. Le mildiou est traité en raison d’une humidité importante (85%), constante qui le provoque.

Les pratiques culturales sont essentiellement orientées autour des soins accordés aux vignes : porte-greffes - le SO4 et le 5BB - sélectionnés en vue de plus de résistance au mildiou et au nématode (ver nuisible), sélection massale drastique (au point que les bois ne sont pas certifiés) et effectuée depuis une dizaine d’années, notamment pour les Cabernets francs.

Ensuite, une grande rigueur et une grande attention sont apportées lors des vendanges.

Il est question de cueillir lorsque le raisin convient le mieux en terme de maturité. Il doit présenter le parfait équilibre entre la pourriture et cette maturité décelable au moment précis où entre la peau et la pulpe, il est peu de jus, et surtout, lors de sa dégustation, où il prend ce goût de noisette si caractéristique.

De fait, la vinification est obligatoirement différente chaque année. En 2007, elle a abouti à de grands vins, certes, mais qui ne sont pas de grande garde. 2008 apporte une matière première plus puissante.

L’Oratoire 2007

Un nez superbe qui répand un pot-pourri pondéreux aux contours plus affinés de rose fanée. Très légère note de torréfaction en suspens.

La bouche est suave, car sur un tannin d’une grande finesse et d’une expressivité acide qui dynamise la bouche sur un fruit net (fraise). La finale est doucereuse, de belle longueur et toujours progressive dans ses élans sapides.

Canon La Gaffelière 2007

Evasion olfactive autour des subtilités capiteuses de l’encens, du cèdre, de l’écorce, de la rose fanée. Expansivité du fruit également.

La bouche, en dépit d’une belle concentration, se veut agréablement fluide, fraîche, jouant sur un duvet tannique dont le satin n’ébouriffe le corps que très progressivement pour accorder de belles allonges savoureuses de fruits frais.

Isabelle

200907_384

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Commentaires
C
Visite vraiment trés intéressante.
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