Quand Vincent fait péter les bouchons (5)

La dégustation des vins de Bordeaux, à l’aveugle, a été un des moments forts de ce week-end, la comparaison entre les deux vins du Médoc du millésime 1990, fût tout à fait didactique sur la question des maturités. Un des ces deux vins ,dégusté tout seul, est fort apprécié des amateurs, mais dans cette série, il a été largement dominé, par son adversaire d’un soir, ce type de dégustation est sans pitié, même à table !!!!

Saint Julien  Lagrange 1990

La robe est profonde, avec des reflets de couleur rubis, le nez est intense et bien défini : tabac, résine , feuilles mortes, cassis écrasé, et quelques notes végétales, très belle présence ,dès l’entrée en bouche, le vin s’installe ample, étoffé, bien charpentée, les fruits sont mûrs,mais sans plus , quelques notes végétales ( poivrons rouges ) sont perceptibles, dès le milieu de bouche, la longue ,finale est fraîche, équilibrée, avec des saveurs assez complexes, épicée, un rien janséniste. Noté  16,5*   

Pauillac : Lynch Bages  1990

La robe est très foncée, presque noire au cœur du verre, avec un fin liseré  rubis à grenat au bord du disque, le nez est intense et opulent avec des arômes de cassis et myrtilles écrasées, en premier plan , accompagnées de cèdre, havane, épices douces, et une pointe de zan, le bouche est superbe , avec des tannins nombreux et serrés parfaitement enrobés, le milieu est gras, riche en fruits d’une parfaite maturité, puissant, vertébré, la très longue finale est riche, complexe, avec des fruits éclatants, et d’un parfait équilibre entre la puissance tannique, et une acidité impeccable ( qui caractérise les grands millésimes des vins à dominante de Cabernet sauvignon )  Superbe!!!! Noté 18*   

Margaux   : Palmer  1983

La robe est  foncée, avec des reflets de teintes rubis à grenat, très peu évoluées, le nez est subtil, intense avec des parfums floraux ( roses anciennes dominantes), de cassis, de mures, et  de boite à épices douces, l’entrée en bouche laisse entrevoir,des tannins d’une remarquable qualité , très fins et très serrés, ciselés, qui donnent au vin une puissance et une densité naturelle, avec une sensation d’élégance, et de délicatesse, de grâce ( c’est dans ce type de vin que le mot finesse qui est souvent utilisé pour caractériser les vins de Margaux prend tout son sens ) un milieu de bouche , juteux, aux fruits bien présents et savoureux, et une finale très longue , aérienne, complexe, fraîche, intense, d’une exquise gourmandise.  Noté  18*

Comments

[Daniel S]

Bon, il va falloir que je me procure ce Lynch- Bages 1989.
Laurent, je t'attends pour ton prochain passage en Gironde.

Daniel

[Baraou]

Et si peux de temps. Un Lynch Bages 89 pour le 33 svp. Merci. J'espère que nous aurons l'occasion de partager encore quelques flacons.

[Daniel S]

Un grand merci à Jean-Pierre pour ce superbe Palmer 1983, que j'avais sélectionné dans mes vins prioritaires, et je n'ai pas été déçu!!!
Lynch Bages 1990 est ma deuxième bouteille goûtée en un an, avec toujours autant de plaisir.
Laurent, je compte sur toi pour m'ouvrir dans quelques temps un Lynch Bages 1989, que je n'ai pas , jusqu'à présent encore dégusté!!!!

Daniel

[Baraou]

Entièrement d'accord, Lynch Bages 90 et 89 sont très grands, pour ma part je préfère 89.

[vincent]

Que dire de cette série...???

Les superlatifs me manquent!

Lynch Bages 90 rejoint le 89 dans mon petit Panthéon personnel.
Palmer 83 aurait peut être été encore plus grand gouté avant les deux autres mais qui sait???