Les chênes qu'on abat
Merci à André Malraux, dont j’aime la prose et la façon d’avoir traversé son siècle pour ce titre, un titre un peu pimpant, voire grandiose, pour décrire un vin qui, s’il n’a aucun défaut œnologique rédhibitoire, n’a pas, pour mes modestes papilles, les immenses qualités que certains lui trouvent. Deux échantillons ont été dégustés à 4 jours d’intervalle, à l’aveugle, le premier a été goûté, à table, avec Laurent Baraou et EricB, le second, par des dégustateurs ( Vincent Ravenne, Jean-Pierre N, et Jean-Luc Milleret ) parfaitement à jeun, à l’aveugle. Le reste de la bouteille a été redégusté le lendemain, à jeun.
Les Grands Chênes 2004 : première dégustation à Grignols
La robe est noire, plutôt saturée au centre du verre, avec quelques reflets pourpre à violine, le nez est assez expressif et net , avec des saveurs d’épices soutenues de café, de chêne un peu grillé, et des fruits noirs, dont les saveurs ne sont pas écrasées par l’élevage, le bouche est sphérique, avec des tannins , bien enrobés en entrée de bouche , un peu plus fermes au milieu de bouche, souligné par une concentration et une puissance un peu en surrégime pour le millésime, mais avec une association fruits –élevage assez équilibrée, la finale, de longueur normale, est assez astringente, et dominée par l’élevage, avec des sensations sucrées, malgré une petite pointe de violette. Noté 15,5
Les Grands Chênes 2004 : deuxième dégustation à Pontacq
La robe est très sombre, opaque au cœur du verre, avec un fin liseré de couleur violine à sanguine, au nez , qui ne me parait pas aussi net que dans l’échantillon précédent, dominent des arômes toastés, grillés, empyreumatiques, les fruits noirs sont en retrait, les tannins sont assez veloutés , dès l’entrée en bouche, de la sphéricité, du gras, un vin riche et concentrée en milieu de bouche,mais les saveurs fruitées sont totalement dominés par celles issues de l’élevage, la finale est déséquilibré par des flaveurs de caramel mou, de vanille, de grillé outrancier, et une sensation de sucré rédhibitoire, à la limite de l’écoeurement Noté 13
Les dégustateurs étaient en petite forme? Tous en même temps, j’en doute (je précise que la discussion n’a été ouverte qu’une fois les notes de dégustation prises et le vin évalué).
Des bouteilles hétérogènes? Il parait que ç’est moins fréquent que la méforme des dégustateurs (et pourtant c’est souvent signalé par J M Quarin!!!!).
Bref, d’un point de vue, purement factuel, pour ma part, deux échantillons très différents.
Si j’ai bien compris, certains dégustateurs, participant à des dégustations à l’aveugle, d’une centaine d’échantillons, avec un classement final, ne seraient pas insensibles aux charmes opulents, et à cette petite sensation de «sucré» des vins de ce type, face à l’austérité de nombreux autres vins.
Allons, encore des ragots!!!!