Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois (3)

Voici la suite des commentaires des vins rouges, qui ont été le temps fort de cette soirée

Péby Faugères 2001 (Saint Emilion Grand Cru )

La robe est noire au cœur de verre, avec un fin liséré sanguin sur les bords du disque, le nez est intense et assez complexe, avec une dominante de fruits noirs bien mûrs : cerises noires, myrtilles et cassis, ,très épicés, et des notes empyreumatiques, mais en arrière plan; la bouche est grasse, un peu épaisse, d’une grande richesse tannique,  (le toucher est velouté), le milieu est très plein, large, mais les fruits bien mûrs décelés à l’olfaction sont nets ,précis et intenses, la longue finale est puissante, épicée, avec des saveurs de pruneaux, et de goudron, d’une bonne fraîcheur et équilibré, c’est moderne ,mais très bon : 17/20

Bouscassé Vieilles Vignes 1990

Pas de grand changement, par rapport au compte rendu fait sur ce vin début décembre, que je reprends ci-dessous

Le nez est riche, d’une bonne intensité, complexe, affriolant : prunes évoluant vers le pruneaux, cerises, résine, fumée, des notes ferrugineuses et épicées. La bouche est riche , profonde , avec des tannins polis, veloutés, ample, complexe, plus en chair qu’en gras en milieu de bouche, la longue finale est très élégante , avec des saveurs luxuriantes, sans astringence et étirée, l’impression globale sur cette bouteille qui évoque certains Médocs est un peu moins favorable, avec un expression aromatique, un peu plus terne : 15,5/20

Pibarnon  2003,

La robe est de profondeur moyenne, avec des reflets grenats à rubis, le nez d’une bonne définition et expressif évoque des fruits très mûrs ( pruneaux dominants) un peu de figues, de nombreuses épices variées, du goudron, et un petit » trait » végétal ; de la richesse et du volume dans cette bouche, les tannins sont mûrs sans rudesse, et sans ce côté végétal dû aux décalages de maturité que l’on constate dans certains vins du millésime 2003, la finale est ascendante d’une belle tenue, bien équilibrée dans ce millésime, sans excès d’alcool, très gourmande. Un vin très accessible dès maintenant : 16,5/20

Comments

[Daniel S]

Philippe,

Je ne raffole pas forcément de ce style, mais ce soir là, le vin s'est très bien gouté, et les fruits avaient pris le dessus sur l'élevage, sans les défauts ( apreté et amertume) que tu signales en finale.

[Barret Philippe]

Pour moi, mais tu t'en doutes peut-être, Peby-Faugères 2001 que j'ai dégusté il y a un peu plus d'un an avec l'ensemble des St Emilion de ce millésime est un vin que je ne range pas parmi mes favoris. Un style trop travaillé, trop interventionniste en vinification, une matière un peu écœurante, crémeuse avec des tannins vraiment très présents et une finale amère, âpre, extraite, trop marquée par le bois. Un vin où typiquement, pour moi, la vinification a occulté le terroir...

Philippe